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Rechercher Derniers commentairesparti chercher du lait il y a 2 ans
Par Anonyme, le 10.11.2025
imposteur
Par Anonyme, le 25.10.2025
l'auteur se fait plaisir
Par Anonyme, le 20.08.2025
nombrilisme cinéphile !
Par Anonyme, le 12.08.2025
nombrilisme cinéphile
Par Anonyme, le 12.08.2025
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Date de création : 16.07.2012
Dernière mise à jour :
07.12.2025
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BATAILLE SANS MERCI
(Gun Fury, 1953)
de Raoul Walsh
Entre « Victime du destin » et « La Brigade héroïque », deux westerns déjà évoqués dans ce blog, le prolifique Raoul Walsh tourne « Bataille sans merci », certainement le meilleur des trois films.
Dans cette modeste production de la Columbia, il impose Rock Hudson, son protégé du moment, déjà vedette dans « Victime du destin » et dans « La belle espionne ».
Cependant, ici, Hudson ne sera premier qu’au générique. L’histoire accorde en effet beaucoup plus d’attention au « bad guy » du film, Frank Slayton, interprété par Phil Carey, un gaillard d’1,93 m, déjà vu dans plusieurs westerns, notamment « La Mission du commandant Lex », avec Gary Cooper, et « Panique à l’Ouest ».
Ses motivations et sa rugosité font la force de ce personnage de bandit ordinaire. Ancien propriétaire terrien du Sud, Slayton est un déclassé, victime de la guerre de Sécession. Devenu « outlaw », il cherche visiblement à recouvrer un statut social en braquant des diligences et des banques, tout en se vengeant des Nordistes, dont il supporte très mal la domination.
Ben Warden (Rock Hudson) est également un ancien de la guerre, mais lui ne veut plus entendre parler d’armes à feu, d’affrontement et de tueries. Il n’aspire qu’à accompagner sa future épouse (Jennifer, incarnée par Donna Reed) vers son domaine de 1 200 acres, et vivre en paix.
Ben, Jennifer et Slayton, dissimulé sous les traits d’un voyageur de commerce, ont pris place dans la même diligence. Dans un relais où ils font halte, les trois personnages en viennent évidemment à parler de la guerre ; c’est l’occasion pour les dialoguistes de nous servir quelques formules savoureuses comme « Les morts se fichent de la couleur de leur uniforme » ou encore « Qu’est-ce qu’une défaite ? Le retour au foyer ».
Le film, d’un format ramassé, mais filmé en 3D, bascule dans la première demi-heure : Slayton dévoile son vrai visage, prenant le contrôle de la diligence en rase campagne, pour s’emparer d’un coffre rempli de sacs d’or.
Parmi ses acolytes, on reconnaît Lee Marvin, le visage barré d’une moustache et l’esprit toujours malfaisant. Tout jeune et troisième couteau, il en est à son onzième film (et, déjà, son cinquième western).
Ni une, ni deux, Slayton neutralise Ben Warden, qui a tenté de déjouer le projet du hors-la-loi. Laissé pour mort au bord d’un chemin, il n’aura de cesse de retrouver sa fiancée, enlevée par Slayton. Ce dernier n’est pas désintéressé : il ne voit pas Jennifer comme une otage à monnayer, mais bien plutôt comme une possible compagne, correspondant au statut bourgeois et respectable qu’il ambitionne.
Engagé dans la traque des fuyards, qui tentent de rejoindre la frontière du Mexique avec leur or, Ben trouve sur sa route quelques alliés : d’abord, un complice de Slayton, Jesse, renié par le bandit ; puis un Indien, voué lui aussi à la perte de Slayton : ce dernier a enlevé sa sœur et l’a abandonnée dans le désert, la condamnant de fait à la mort. « En route pour la chasse ! », s’exclame Ben, qui croit en son étoile.
Les scènes de bivouac sont l’occasion, pour Lee Marvin, de s’illustrer dans son emploi favori : l’homme de main nuisible et inquiétant qui aime malmener les femmes.
Ainsi dans « Le Relais de l’or maudit », un an plus tôt, il tournait déjà autour de Donna Reed, tentant de l’étrangler avec un foulard, pour la forcer à se laisser embrasser. Plus tard, dans « Les Inconnus dans la ville », son personnage de braqueur de banque hypocondriaque passera son temps à asséner des réflexions comme « Ça m’embête les gonzesses, elles crient ! » ou encore « Je pensais à toutes les tuiles que m’ont amenées les femmes. Elles vous vident un homme ».
Bien sûr, on n’oubliera pas non plus la scène culte de « Règlement de comptes » réalisé par Fritz Lang, où il lance le contenu d’une cafetière bouillante au visage de Gloria Grahame. En ce temps-là, Lee est toujours un sauvage imprévisible, une vraie boule de pus, haineux et misogyne.
Ici, c’est Stella, une petite Mexicaine, l’amante de Slayton, qui lui donne du fil à retordre. Non seulement elle parvient à échapper à son emprise, mais elle lui donne un mauvais coup qui le met temporairement au tapis. À la séquence suivante, il se rattrapera en tirant sur elle au fusil ; prenant le temps de l’ajuster, froidement et sans états d’âme.
La fin du film, course-poursuite rythmée et prenante, est prévisible : Ben tombe sur le paletot de Slayton et lui fait passer un sale quart d’heure. C’est toutefois son allié indien qui neutralisera le bandit pour l’éternité : celui-ci finira un couteau entre les omoplates.
Enrichi d’une musique inquiétante et de cadrages originaux visant à mettre en valeur la 3D (comme ce plan subjectif d’un Indien surgissant dans le champ de la caméra et s’avançant, menaçant, vers le spectateur, couteau au poing), « Bataille sans merci » tire très habilement son épingle du jeu et se laisse donc revoir avec plaisir.
Christophe LECLERC