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Dernière mise à jour : 12.10.2025
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LE RAID : BELLE SERIE B D’HUGO FREGONESE AVEC VAN HEFLIN

Publié le 20/12/2020 à 17:46 par vivelewestern Tags : sur bonne france moi monde place chez enfants mort histoire nuit carte
LE RAID : BELLE SERIE B D’HUGO FREGONESE AVEC VAN HEFLIN

Van Heflin, Ann Bancroft, Richard Boone, Lee Marvin, Peter Graves et James Best figurent au générique de ce western d’Hugo Fregonese de 1954 tiré d’une histoire vraie qui se déroule à l’automne 1864.

Une patrouille de nuit arpente un fort yankee à la frontière canadienne. Des prisonniers les observent derrière une vitre, à la lueur d’une bougie on reconnait les visages tendus de Peter Graves (Jim Phelps de ‘’Mission Impossible’’ et père des enfants persécutés par Robert Mitchum dans La nuit du chasseur), Lee Marvin et Van Heflin qui s’apprêtent à s’évader par l’entremise d’un tunnel creusé sous leur cellule.

Ce sont des soldats sudistes et comme bien souvent au début de sa carrière Marvin campe un personnage irascible et violent qui non content de filer à l’anglaise se déchaine sur un officier ennemi en lui fracassant ostensiblement le crâne à coups de crosse. Le major campé par Van Heflin a bien du mal à raisonner ce lieutenant cabochard alors que s’attarder est pourtant le plus sûr moyen pour eux de se faire repérer, ce qui ne manque pas de se produire le temps d’une escarmouche où l’un des membres de leur groupe de fuyards est touché.

Pourchassés par une Posse dont on entend les aboiements des chiens non loin de là, les évadés doivent se résoudre à abandonner derrière eux l’un de leurs coreligionnaires auquel il laisse une arme pour se défendre contre la meute des poursuivants. Qui finit par le débusquer et le forcer à un baroud d’honneur lequel se solde par sa mort inéluctable.

Au lendemain de cet épisode, un mois s’est écoulé et on voit alors Van Heflin descendre d’un train dans une gare du Vermont, signe qu’il est parvenu avec ses hommes à construire un radeau et descendre la rivière dont il évoquait l’existence en forme de salut. Van Heflin a changé de nom, se fait passer pour un citoyen canadien et se rend chez un autochtone pour affaires.

La guerre fait cependant toujours rage et Van Heflin contemple d’un œil inquiet tous ces nordistes qui hantent les parages à commencer par un certain capitaine Foster campé par Richard Boone. Prenant pension chez la sémillante veuve Bishop à laquelle Anne Bancroft prête ses traits avenants, Van Heflin ne tarde pas à succomber à ses charmes comme à s’attacher à son fils interprété par Tommy Rettig (Les 5 000 doigts du Dr. T) qui joua aussi la même année celui de Robert Mitchum dans La Rivière sans retour et qui fut en son temps un enfant star d’Hollywood (1941-1996).

Bien vite, on se rend compte que Van Heflin a de drôles d’affaires à régler sur place puisqu’on le retrouve traçant le plan du Raid du titre qu’il s’apprête à mener sur la contrée avec ses hommes qui arborent des tenues civiles pour tromper les yankees qu’ils escomptent bien surprendre et malmener prochainement à grand renfort de fioles de nitroglycérine destinées à raser la bourgade de la carte. Aux premiers rangs de ces évadés belliqueux, on repère ainsi outre Peter Graves et le fulminant Lee Marvin un jeune James Best (futur vedette du Shock Corridor de Samuel Fuller et shérif idiot de la série ‘’Shérif fais-moi peur’’) et Claude Akins (Rio Bravo, Comanche Station).

Trompant tout son monde, Van Heflin a bien du mal à conserver son calme lors d’une vente aux enchères au profit des soldats de l’Union quand est mis à l’encan un drapeau de la bataille de Shenandoah qu’Heflin laisse Anne Bancroft s’adjuger au profit de Richard Boone qui a perdu son bras gauche au combat mais pas si glorieusement qu’il l’a toujours prétendu, confessant sa lâcheté à Bancroft pour laquelle il éprouve un sentiment de dévotion profonde.

Durant cette même soirée, Lee Marvin fait des siennes et contraint le reste de la troupe d’Heflin à se lancer à ses trousses. Mais le maverick réapparait en plein sermon dans une église bondée pour tenter dans un geste désespéré de faire sauter le lieu de culte à la manière d’un kamikaze qu’Heflin abat au grand soulagement de l’assistance aux yeux de laquelle il passe instantanément pour un héros, au point que les édiles lui offrent un terrain en guise de remerciements pour qu’il s’établisse définitivement parmi eux.

Si sa couverture est désormais parfaite, il va cependant devoir la laisser tomber rapidement car l’heure approche de faire rendre gorge à l’ennemi nordiste et c’est revêtu de son uniforme de major sudiste qu’il est alors surpris par le petit Tommy Rettig auquel il s’efforce d’expliquer que tous se battent pour leur pays quand bien même chaque camp n’en a pas la même conception, en faisant montre d’un sens du devoir diamétralement opposé.

Anne Bancroft le contemple à son tour dans cette tenue explicite peu avant que les rebelles ne passent à l’action, investissant la ville les armes à la main au grand dam de la population désorientée par ce brusque changement d’attitude dont un de ses représentants va même jusqu’à cracher de dégoût aux pieds d’Heflin, blessé peu après.

Tandis que la cité brûle de toutes parts, Richard Boone se lance seul dans un acte de résistance face à l’envahisseur sudiste en canardant la troupe qui pille la banque et les commerces du cru. Si Bancroft applaudit aux exploits de Boone bientôt contraint de se rendre, cela n’empêche pas Heflin de mener à bien sa mission en se servant des autochtones comme d’une barrière humaine à l’approche d’un peloton de tuniques bleues venu secourir la ville, lors d’une séquence explosive efficacement mise en scène par l’argentin Hugo Fregonese (Quand les tambours s’arrêteront) qui exploite là au mieux des décors de studios au gré de cette bande demeurée quasi inédite en France jusqu’à son passage dans La Dernière Séance d’Eddy Mitchell.

Et dont l’épilogue original pour l’époque en forme de statu quo nous offre la vision superposée d’Anne Bancroft et de son fils en pleurs mais saufs parmi les ruines de St Albans tandis que Van Heflin et ses hommes assurent leur fuite après avoir mis en déroute leurs poursuivants.

Comme à l’accoutumée, on apprécie la prestation intense de Van Heflin, aussi bon dans L’Homme des vallées perdues auprès d’Alan Ladd que face à Glenn Ford dans 3h10 pour Yuma après avoir été Athos dans la flamboyante version des Trois Mousquetaires de George Sidney puis un abominable flic psychopathe dans l’admirable Voyeur de Joseph Losey, prématurément disparu en juillet 1971 à l’âge de 62 ans après avoir été foudroyé par un infarctus dans sa piscine et être demeuré plusieurs jours dans le coma.

Ce Raid est l’occasion de le retrouver dans une de ses meilleures partitions, au détour d’un western assez insolite et de bonne facture qui n’a rien perdu de son intérêt à soixante-six ans de distance.

Sébastien Socias