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Par Anonyme, le 25.10.2025
l'auteur se fait plaisir
Par Anonyme, le 20.08.2025
nombrilisme cinéphile !
Par Anonyme, le 12.08.2025
nombrilisme cinéphile
Par Anonyme, le 12.08.2025
nombrilisme cinéphile
Par Anonyme, le 12.08.2025
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Date de création : 16.07.2012
Dernière mise à jour :
12.10.2025
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La poursuite des tuniques bleues
(A Time for Killing) de Phil Karlson – 1967
Phil Karlson est un réalisateur américain complètement ignoré en France. Plutôt spécialisé dans le film criminel (à cet égard, on ne peut que conseiller de découvrir son Inexorable Enquête avec Broderick Crawford et John Derek, édité chez Sidonis dans une très belle copie), il s’est signalé par des scénarios souvent très originaux. Par exemple, dans « Le Quatrième homme » (« Kansas City Confidential »), les comparses d’un hold-up ne se rencontrent que masqués pour ne pas risquer de se dénoncer en cas d’arrestation. On retrouve la même inventivité dans les westerns confiés à Karlson : dans « Le salaire de la violence » (« A Gunsman’s Walk »), Van Heflin doit tuer son propre fils, qui est un criminel. Dans « Black Gold », un Indien idéaliste rêve de remporter le derby du Kentucky ; réalisé en 1947, le film traite les Indiens avec une dignité rare, bien avant « La Flèche brisée » et « La Porte du diable », qui consacreront le discours pro-indien à Hollywood. Quant à « La poursuite des tuniques bleues », elle se concentre sur la traque d’une bande de sudistes, alors même que la guerre de Sécession est terminée ! Ce que les poursuivants ignorent…
Dès l’ouverture, le film est sous tension : des prisonniers sudistes trament un plan d’évasion sous la houlette de George Hamilton, leur officier. Roulements de tambours : l’un des détenus a fait une tentative malheureuse pour échapper à ses geôliers, il doit être fusillé pour l’exemple. Les Nordistes constituent avec difficulté un peloton d’exécution. Personne ne veut avoir à faire la sale besogne. Les supplétifs noirs doivent s’y coller. Le peloton est dirigé par un jeune acteur que l’on identifie aisément, non sans surprise : il s’agit d’Harrison J. Ford et c’est le premier film où le futur acteur de « Star Wars » est crédité (la même année, il joue dans un épisode de « L’Homme de fer » / « Ironside », où il aura un peu plus d’une ligne de dialogue (« L’heure perdue » - saison 1). Mais revenons à notre exécution qui est un fiasco : le peloton échoue à tuer le condamné… Après la deuxième salve, c’est le commandant du fort, Glenn Ford, qui accomplit la sentence d’un coup de revolver.
La première confrontation entre Glenn Ford (le commandant Wolcott) et George Hamilton (le capitaine Bentley) est houleuse : le premier étant assez désabusé et las, et le second rempli de haine fanatique (« la guerre ne se terminera jamais »). Bien qu’il veuille croire en la fin prochaine des combats, Glenn Ford décide de renvoyer sa fiancée (la blonde Inger Stevens) dans un fort plus en retrait des zones de combat. Inger Stevens n’est sans doute pas Mme Bovary, mais on sent que sa relation avec le commandant Wolcott est empreinte d’illusions perdues : ils ne se sont pas mariés alors qu’ils se connaissent depuis longtemps, ils n’ont pas eu la vie dont ils rêvaient, etc.
Les Sudistes ne tardent pas à mettre à exécution leur plan d’évasion. La nuit venue, ils prennent la fuite, laissant en arrière quelques hommes pour semer le désordre et la terreur chez les Nordistes. Les sacrifiés font sauter les bâtiments du fort en retournant les canons des Nordistes contre eux. Le colonel ordonne à Wolcott de pourchasser les fuyards. Wolcott n’est guère enthousiaste : à quoi bon, « nous les aurons à peine repris qu’il faudra les libérer », commente l’officier convaincu de la reddition imminente du général Lee.
Devant l’intransigeance de son supérieur, Wolcott doit obtempérer et la poursuite s’engage : Karlson a soigné son casting. Des trognes patibulaires s’alignent de part et d’autre, parmi lesquelles on reconnaît Timothy Carey (« L’Ultime Razzia », « Les Sentiers de la gloire », « La vengeance aux deux visages ») et Harry Dean Stanton (futur acteur de David Lynch, dans « Sailor et Lula » et « Twin Peaks »). Dès le départ, la poursuite se double d’un enjeu pour Wolcott : sa fiancée, Emily, tombe aux mains des évadés ; ceux-ci exécutent sans pitié les soldats nordistes qui constituaient sa suite. La violence froide de George Hamilton contraste avec son visage d’ange... C’est peut-être le rôle le plus âpre qu’il ait eu à endosser. Et, du coup, l’un des meilleurs. Héros bien peu enthousiaste (on voit que l’influence du western italien est passée par là), Wolcott maugrée (« 4 ans de fatigue, saleté de guerre ! ») et, de son côté, sa fiancée menace son geôlier : « Tuez-moi ou laissez-moi partir ! Si vous ne le faites pas, dès que nous serons seuls, c’est moi qui le ferais ! ». Scène insolite : des Sudistes s’affrontent aux poings en ricanant à gorge déployée, tandis que la blonde plantureuse se rafraîchit ostensiblement la poitrine à une fontaine… Les fuyards font halte dans une cantina (où ils abattent une estafette nordiste qui portait une dépêche annonçant la reddition du général Lee) : beaucoup rêvent de tout laisser tomber, gagner le Mexique… ou rentrer chez eux, ce que fait un jeune homme, au triple galop. Bentley, lui, ne l’entend pas de cette oreille : « Si nécessaire, il faudra que la guerre dure 100 ans encore ; Jusqu’à ce que notre idéal ait conquis un à un tous les Etats ». Puis frappant sans ménagement la fiancée de Wolcott : « Vous ne paierez jamais assez cher le mal que vous avez fait ! »
Les Nordistes approchent, il faut fuir. Le Mexique n’est plus très loin. Glenn Ford retrouve à la cantina sa fiancée cabossée : elle ment en lui disant que l’estafette nordiste tuée par les Sudistes n’était munie d’aucune dépêche. Elle veut que Wolcott ait la peau de Bentley. « Ma mission s’arrête à la frontière », lui déclare Wolcott, décidé à abandonner la traque. « J’avais espéré que ton ambition irait au-delà », lui répond-elle. « Je ne supporterais pas de les voir mourir pour ton honneur », fulmine Wolcott. Ça ne sent pas l’amour fou… mais le commandant pondéré va bientôt être galvanisé par la mort stupide de deux soldats nordistes abattus dans un accrochage avec les Sudistes. Alors même que ceux-ci ont rejoint le Mexique, Wolcott ordonne la curée. Les hommes s’entretuent dans un ultime combat dérisoire. Deux soldats nordistes désertent même… Le final se jouera, comme il se doit, entre Wolcott et Bentley. Avant qu’il n’expire, le premier révèle au second que la guerre est finie… Au terme de sa mission, Glenn Ford jette son revolver et on doute qu’il convole dorénavant avec sa fiancée…
Christophe Leclerc